Ecuador, una chimba sin dinero !!

Je passe la frontière entre le 30 et le 31 aout, vous me direz: Pourquoi 2 jours ??!

Car en arrivant à la Balsa (petit village frontalier peu fréquenté habituellement car perdue à la limite amazonienne) c'est un festival qui se déroule sous mes yeux... sans blaguer!!

C'était le seul jour de l'année où des centaines de péruviens et équatoriens venaient danser la cumbia pour célébrer l'anniversaire de la police coté Pérou et la Virgen Cisne coté Equateur !

Des concerts étaient organisés de chaque côté du fleuve. Les trottoirs herbeux s'étaient transformés en parking à moto pour les locaux !

Du coup, il aura fallut plus de 2h de lutte pour réveiller le douanier qui décuve dans l'anti-chambre et qui aurait préféré nous remplir les formulaires le lendemain, à 8h qu'il nous dit!!

Moi je ne cherche pas à fuir devant tant d'évidences contrairement aux autres couples de français plutôt préssés de redescendre vers Lima...Ce genre d'occasion ne se présente pas 2fois!!

Je décide d'y passer la nuit et d'y faire mes premiers pas de salsa en compagnie de la population locale!!Super soirée, où la "norte americana" ne passe pas inaperçue !

Le temps presse...déjà plus que 3 semaines pour rejoindre mon avion a Bogota et toujours pas moyen d'utiliser ma carte bancaire! le cash reçu de ma paye de guide diminue déjà à grande vitesse malgré l'utilisation des transports locaux, et me voilà déjà repassée aux Dollards!! Ici tout coûte déjà un peu plus cher !

Je file à Vilcabamba, un coin connu pour la longévité de ses habitants qui atteignent facilement les 100 ans. Pour avoir un peu de vue, je grimpe la cara del Mandango, qui selon la légende indiquerait la position du trésor d'Atahualpa, l'inca ayant chuté face aux conquistadors à Cajamarca.

Passant par Loja, je rejoins Cuenca dans la soirée.

La ville semble jolie et agréable à vivre, mais pas vraiment le temps de m'attarder...

Je migre vers Cojitambo, un spot de grimpe au nord de Cuenca.

Je suis accueillie par l'équipeur local !

Durant 3 jours il va me guider sur cette falaise, entre grandes voies et sportives ! On grimpe au rythme des tailleurs de pierre qui nous observent depuis le bas. La roche est exigente, il faut grimper tout en finesse et bien savoir utiliser ses pieds! Plusieurs fois je me surprend à pousser des petits cris de peur de perdre l'équilibre!

Une belle école pour la dalle !! Les voies sont magnifiques et bien équipées !

Tout s'éclaire lorsqu'il m'apprend qu'il a déjà voyager 3 fois au Yosémite... Ah ben OUI !!!

Je vous recommende fortement le site pour au moins 1 semaine! Y'a même de quoi loger, suffit de demander le grimpeur de Cojitambo. Petite auberge en contrebas du village, au confort occidental, style auberge de jeunesse où l'on peut prendre son ptit déj. en feuilletant le topo manuscrit avec vue sur les falaises ... au TOP !

Je continue ma route direction la selva amazonienne, première étape Banos ! Sauf que je n'ai plus que 10$ en poche...toujours pas de nouvelles de ma CB??! on est vendredi soir, ça craint!!

Heureusement les locaux m'indiquent un coin où je peux bivouaquer gratos avec une vue sur le volcan Tungurahua (5016m) qui lui n'est pas en eruption...

Aufait le volcan Cotopaxi étant en pleine activité depuis peu, j'ai pu observer les champs recouverts de cendre volcanique... les paysages sont gris métalisés et froids ! Des paysages glaçant... En plus le niveau de l'eau pourrait monter de 30m d'une seconde à l'autre, si le glacier du Cotopaxi venait à fondre avec l'erruption !

Vu depuis Quito... on comprend mieux que les cendres aillent jusqu'à 100km !

Tampis je continue ma route direction Tena, en contournant ainsi le Cotopaxi, je rentre plus encore dans la selva/jungle ! À la sortie du bus, alors que j'avais pensé rejoindre par mes propres moyens Puerto Misahualli, un indien me convaint de partir avec lui et d'autres jeunes français en expédition de 3 jours pour 120$ en pleine jungle ! On part le soir même à 23h... puis finalement alors qu'on attend le rdv devant un match de volley, je me défile car un autre guide fait une grimace lorsque je lui demande si notre guide est fiable...!

Bref je me fais enbobiner, et je partirais finalement le lendemain avec ce nouveau guide qui m'inspire plus confiance...

Après 2h de route dans la jungle amazonienne, le bus nous laisse au bord d'une piste, où le soleil cogne si fort que même les locaux refusent de marcher. On attend donc ce fameux camion qui nous emmène en 20 minutes à la Communauté !

On y récupère la cousine du guide, sa fillette et un voisin, et nous voilà parties pour 2 jours et un bivouac au coeur de la selva !!! LOCOOOO !

À grands coups de machette notre guide ouvre petit à petit le chemin au milieu de cette jungle où les feuilles sont aussi grandes que des oreillers... Certains arbres sont millénaires... Certaines plantes servent de poison pour la chasse à la sarbacane, alors que d'autres soignent du cancer... Ils connaissent tout, c'est DINGUE!

On apprend à construire notre tente faite de branchages. On cuisine au feu de bois les poissons pêchers à main nue. On apprend à tisser des sacs, et bracelets en tout genre... ici tout est construit à base de plantes et 100% biodégradable!!

Notre camp étant installé sous un arbre particulier on est emmmerdés par de toutes petites abeilles qui rafolent de notre sueur... mais ne piquent pas ! Elles se ruent sur nos sacs pour former de nouveaux essaims...

D'ailleurs avec le scorpion que je croise en allant de nuit aux toilettes pieds nus, les énormes papillons de la taille d'une main, et les araignées fluorescentes, ce seront les seuls animaux qui auront osés se montrer !

On entend de loin quelques singes, des perroquets, et une multitude d'autres oiseaux... mais aucune panthère ne vient nous souhaiter bonne nuit!

Au retour de cette "expérience en pleine jungle" on rencontre des copains guide de rafting. Le jour suivant ils nous emmènent sur les eaux amazoniennes pour 10$ entre potes ! Pour l'instant je n'ai jamais connu de meilleure sortie de rafting de toute ma vie: l'eau est bonne, il fait chaud, les plages sont paradisiaques, au pic-nic c'est des Tacos, le niveau d'eau est énorme, les vagues sont géantes !! Diego, notre guide, s'amuse à renverser le raft, ou à sauter les vagues, ou même à surfer à contre courant!! GENIAL!!

Allez encore 10h de bus pour rejoindre Otavalo, là où je vais pouvoir acheter la robe typique équatorienne que je vois partout depuis mon arrivée mais qu'on ne trouve qu'au nord de l'équateur !

Et ZAÏ.... je passe la frontière Colombienne avec une joie que je n'aurais pas imaginée! J'ai l'impression d'arriver à la maison ! Pourtant je ne connais rien du tout de ce côté là !!!